Dans un environnement où les outils d’intelligence artificielle se multiplient, une promesse semble revenir avec insistance : celle de "gagner du temps". Mais pour un professionnel du droit, elle n’aura de valeur que si la sécurité juridique est solide. Et ce fondement, c’est la capacité à vérifier facilement l’information fournie par les IA.

La vérifiabilité : socle de confiance pour les professionnels du droit

La vérifiabilité désigne la capacité pour l’utilisateur d’un outil d’intelligence artificielle à retracer, contrôler et valider l’origine des informations produites par l’outil.

Autrement dit, une IA est vérifiable si :

• ✅ Elle indique les sources exactes utilisées pour générer sa réponse (qu’il s’agisse de sources publiques ou de passages d’un document utilisés pour répondre),
• ✅ Elle permet à l’utilisateur de retrouver ses sources dans leur contexte d’origine (surlignage de l’information dans le texte d’origine),
• ✅ Elle offre un cheminement clair entre l’entrée (la question posée) et la sortie (la réponse générée), pour que le raisonnement puisse être contrôlé : en développant sa stratégie de recherche par exemple, en listant les mots-clés utilisés.

C’est cette capacité à remonter à la source qui distinguera un assistant juridique fiable d’un outil génératif potentiellement dangereux.

Pour vous, avocat ou juriste d’entreprise, la traçabilité des données est un impératif professionnel. L’impossibilité de vérifier une information peut rapidement se transformer en erreur stratégique, voire en mise en cause de votre responsabilité.

Le problème des IA "boîtes noires"

Beaucoup d’outils d’IA — en particulier ceux issus du grand public — fonctionnent comme des boîtes noires. Ils peuvent fournir des réponses brillantes en apparence… mais dont on ne peut pas comprendre le raisonnement, et qu’il faut parfois forcer à citer précisément leurs sources.

En bref, vous ne voyez pas où l’IA hallucine, ni sur quoi elle se base.

Des cas tristement célèbres montrent à quel point cela peut être risqué : citations d’arrêts fictifs dans des conclusions, interprétations juridiques sans fondement réel, réponses incohérentes masquées par un style fluide et un ton assuré.

Du point de vue d’un juriste, une IA non vérifiable est quasiment inutilisable.

Les conditions d’un usage raisonnable de l’IA

Ce schéma, publié par Aleksandr Tiulkanov et largement partagé dans la communauté juridique et technologique, résume avec une clarté implacable les conditions d’un usage raisonnable de l’IA.

Il mentionne ChatGPT mais il est valable pour toutes les IA généralistes grand public (Gemini, Claude, Mistral, Copilot, etc.)

Ce qu’il montre, c’est que la question centrale n’est pas seulement “l’outil est-il bon ?”, mais bien :

👉 « Suis-je capable de vérifier, comprendre et assumer ce que produit l’outil ? »

Ce que ce schéma nous dit :

• Si le contenu généré n’a pas besoin d’être vrai, l’IA est sans risque. C’est le cas pour du brainstorming ou de la reformulation simple.
• Mais dès qu’il s’agit d’une question pour laquelle on a besoin de parfaite fiabilité, il faut :
  • Avoir les compétences pour valider l’exactitude de la réponse OU
  • Être prêt à assumer la responsabilité en cas d’erreur ou d’omission.
• Sinon, l’usage devient risqué, car non vérifiable et potentiellement faux.

Cas d’usage : comment assurer une analyse de documents avec une IA vérifiable ?

Tous les outils d’intelligence artificielle ne se valent pas. Un bon exemple est le Chatbot Documents développé par Doctrine, qui a été conçu dès l’origine pour répondre à cette exigence centrale des professionnels du droit : ne jamais proposer une réponse sans source et construire des gardes-fous anti-hallucinations.

Concrètement, chaque réponse générée par le Chatbot Documents :

• s’appuie sur les documents juridiques que vous lui aurez fournis, et uniquement sur ceux-ci,
• cite les documents utilisés pour produire la réponse
• renvoie à leur emplacement exact dans le dossier fourni en surlignant le passage,
• permet à l’utilisateur de remonter à la source pour vérifier le contexte.

➡️ Résultat : on ne se contente pas d’une réponse. On obtient un point de départ vérifiable pour une analyse juridique approfondie, dans le respect des exigences de rigueur, de responsabilité et de traçabilité.

Cas d’usage : la recherche juridique assistée par un Chatbot qui cite ses sources.

Un autre exemple concerne le Chatbot Juridique : développé pour réfléchir comme un juriste, lui a été donné des consignes strictes pour systématiquement suivre le syllogisme juridique et produire une réponse articulée.

Le Chatbot Juridique :

• s’appuie sur le corpus juridique le plus exhaustif du marché (80 millions de contenus, 200 millions de liens)
• développe sa stratégie de recherche : les décisions et textes utilisés pour produire sa réponse
• structure sa réponse : fondements légaux, jurisprudentiels, conclusion
• cite systématiquement ses sources et vous permet d’aller les vérifier en 1 clic.

➡️ Résultat : le Chatbot Juridique est utilisé par nos clients comme un point d’entrée pour leur recherche, une manière de débroussailler un sujet pour arriver plus vite à la réflexion juridique.

L’explicabilité : condition de la confiance

Au-delà de la vérifiabilité, c’est l’explicabilité qui devient un critère central dans le choix des outils IA. Un professionnel du droit a besoin de comprendre le raisonnement : pourquoi cette jurisprudence est-elle mobilisée ? Quel est le syllogisme juridique suivi ?

L’explicabilité est la condition d’une appropriation sereine de l’outil, d’une collaboration homme/machine équilibrée, et in fine, d’une adoption durable.

Maîtriser plutôt que subir

Adopter un outil d’IA juridique ne doit pas être une prise de risque, mais un gain de rigueur et de temps. À condition de choisir des solutions qui respectent vos standards.

L’IA ne remplacera pas les juristes. Mais les juristes qui maîtrisent l’IA remplaceront ceux qui la subissent.

Et cette maîtrise passe par un mot-clé : la vérifiabilité.

En tant que professionnel du droit, vous avez besoin d’outils qui ne se contentent pas de répondre bien, mais qui expliquent, justifient, sourcent. C’est à cette condition que l’IA devient un véritable allié stratégique dans vos analyses.