D'où vous est venue l’idée de produire ce documentaire ?
Nous souhaitions organiser un évènement autour des 40 ans de l’abolition de la peine de mort : expo photos, conférences, débats… En passant devant le cinéma Du Fresnoy, Me Quentin Leclerc et moi-même nous sommes dits : « et pourquoi pas un documentaire ?» Début 2021, j’ai soumis l’idée à Me Ghislain Hanicotte, avocat au Barreau de Lille en charge de la communication. Ce dernier, enthousiasmé, a relevé le défi. Mais rien n’aurait été possible sans la réalisatrice, Alexia Hanicotte.
Pourquoi cela donne du sens pour les avocats lillois de produire un documentaire sur la peine de mort ?
L’abolition de la peine de mort, c’est la lutte de tous les avocats. Nombreux sont ceux qui ont intégré la profession après avoir lu L’exécution et L’abolition. Maître Robert Badinter est un exemple pour beaucoup.
L’abolition de la peine de mort, c’est un des combats des avocats. L’on se bat pour convaincre, pour défendre.
En quoi la lutte contre la peine de mort est toujours d’actualité, même en France ?
La lutte est toujours d’actualité dans la mesure où le dernier sondage IPSOS révélait que 55% des français étaient favorables au rétablissement de la peine de mort.
L’on sait qu’un tel rétablissement n’est en réalité pas possible au regard du droit français mais également du droit européen.
Il n’en demeure pas moins que le pourcentage interroge. Bien plus encore, l’on doit continuer à se battre pour l’abolition universelle de la peine de mort.
L’abolition de la peine de mort n’était-elle possible que grâce aux avocats ?
Les avocats sont à mon sens pour beaucoup dans ce combat. Mais n’oublions pas Victor Hugo, François Mitterrand… le combat était commun.
Quel est selon vous le moment le plus fort du documentaire ?
J’ai personnellement deux moments qui me touchent particulièrement : l’interview de la présidente d’assises, qui était contre la peine de mort mais n’a eu d’autre choix que de la prononcer et Maître Robert Badinter qui rappelle que l’abolition universelle est pour bientôt, est pour demain.
C’est la première fois qu’un ordre produit un documentaire de cette ampleur, est-ce un atout que la productrice soit une bâtonnière ?
Un atout, je ne sais pas, cela n’est en tous cas pas banal, j’en conviens volontiers !
Le documentaire est passé en direct sur Public Sénat, où peut-on le voir en replay ?
Des replay sur Public Sénat sont prévus. D’autres diffusions pourraient être programmées par la suite. Nous avons également mis en place une convention de mise à disposition du documentaire pour les organisations qui souhaiteraient le diffuser.